Russian Roulette (suite)

par **Cat à Strophe** Sam 31 Aoû - 19:58

Ton sang est glacé dans tes veines, alors que le cliquetis de l’arme résonne encore dans tout ton corps comme un glas sinistre. C’est brutal comme situation, et pourtant, ça sonne presque doux. Presque trop irréel pour être vraiment mauvais. La peur que tu ressens, en revanche, est bien là lorsque tu te rapproches de lui pour poser ta main sur le canon, pour l’empêcher tant bien que mal de tirer à nouveau. Son rire résonne et ton corps se contracte. Il semble tellement différent, tellement ailleurs, tellement fou que tu ne parviens même plus à savoir ce que tu devrais faire pour réussir à le ramener. Tout ce que tu sais, c’est que tu y es obligé. Que c’est une nécessité. Que c’est vitale. « Toi non plus. » Toi non plus, tu n’es pas très rigolo, James. Moi, ça ne m’amuse pas de te voir fourrer le canon d’une arme dans ta bouche et enclencher le percuteur. Sa voix reprend et avec elle, c’est un sentiment inconnu qui vient ravager tes sens. Une tristesse teinté d’angoisse. Un besoin teinté d’amour. Quelque chose de violent, de puissant, presque trop pour être vraiment réprimé et contenu à travers tes yeux trop clair. « Pourtant, ce serait sûrement le plus beau cadeau que tu pourrais me faire, James. » Rend moi cette arme. Donne la moi, qu’on l’oublie dans un coin pour ne plus jamais s’en servir. Lentement, ta main libre vient se loger sur sa joue. Le geste est trop tendre, trop amoureux, mais il est honnête au moins. Il est tout ce que tu peux lui offrir comme distraction à présent. Tout ce que tu peux essayer pour le détourner de sa folie. « Non. Tu restes. Mais on est pas obligé de jouer. Je peux t’amuser autrement si tu veux. »

par **gavroche** Dim 15 Sep - 1:18

Non, tu n’es sans doute pas très rigolo. Rien de tout ça n’est très drôle, à bien y penser, même pas pour une mauvaise blague, même pas en voyant les couleurs plus fort. Il n’y a plus vraiment d’intérêt à voir les couleurs, de toute façon. Il n’y a plus d’intérêt à grand-chose, à part à eux, à part à lui. « Sans doute, oui. » Il ment. Le plus beau cadeau que tu pourrais lui faire, ce serait de le laisser tranquille, maintenant. Ce serait de le laisser trouver mieux. Mais en cet instant, il te regarde avec autant d’inquiétude qu’il t’avait regardé, ce jour où tu lui avais fait croire que tu avais pris un médicament inconnu alors que ce n’était que des calmants. En cet instant, tu as l’impression qu’il t’aime, alors que sa main se pose que ta joue et qu’un frisson parcoure ton échine. Et ta main lâche doucement la crosse.

« Je … » Tes yeux se perdent dans les siens, un peu, comme pour se nourrir de cette crainte, comme pour essayer de profiter de chaque seconde, parce que chacune d’entre elles peut être la dernière. Je t’aime, tu aurais voulu dire, sans doute. Mais il n’a plus besoin de ça. « Tu … T’as pas besoin de faire ça. J’arrête de jouer, c’est bon. Tu peux arrêter. » Doucement, tes bras passent autour de sa taille pour le rapprocher de toi, pour enfouir ton nez dans sa nuque, pour essayer de respirer correctement. Et sans que tu ne t’y attendes, les mots t’échappent. « Pourquoi … Pourquoi tu … Qu’est ce que j’ai f… Tu sais que si tu veux que je te laisse tranquille, je le ferai, pas vrai ? » C’est sans doute un je t’aime. Ce n’est sans doute pas totalement vrai. Peut être que si. En cet instant, ça l’est.

Russian Roulette (suite)

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